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Le poème "Le dormeur du val" d'Arthur Rimbaud vous ayant beaucoup plu, je vous offre aujourd'hui, et tout particulièrement pour Cricri celui ci que j'aime également beaucoup. J'avoue par contre ne plus le connaitre "par coeur" .
Elle avait pris ce pli ...
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c'était un esprit avant d'être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J'appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !
Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.Victor Hugo (1802-1885)
J'ai repris l'aiguille à la demande d'Isa et la prochaine foi, promis, je vous montre de "drôles" de petites croix !
Merci de votre passage et de vos gentils petits mots.
11 commentaires -
Très peu de choses à vous montrer et a partager, si ce n'est les soucis, mais ceux la je vais les garder pour moi.
Je passe néanmoins vous faire coucou et aujourd'hui étant la date anniversaire de la naissance d'Arthur Rimbaud, je vous offre ce beau poème, que je sais encore "par coeur" .
Le dormeur du Val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.Arthur Rimbaud (20.10.1854 - 10.11.1891)
Je vous souhaite de bien profiter des belles journées que nous offre l'automne.
Merci de votre passage et à bientôt j'espère.
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